Projet Collectif Vertical
Immersion dans la ruralité pour le PCV
Entre tradition et nouveauté
C’est reparti pour un tour. Nouvelle année et… nouvelle formule. Le PCV vient de se conclure, fin décembre. Plus de séquences à construire mais des articles à rédiger. Une façon innovante de s’imprégner d’une problématique qui nous concerne tous, directement ou indirectement. Tous se souviennent de la baisse affolante du lait, des manifestations dont celle de Ciney où des centaines d’éleveurs ont déversé leur or blanc, dans les champs du Condroz. L’occasion de se pencher, également, sur les conditions de vie de ces agriculteurs et du monde environnant.
La brume s’éclipse sur le plateau limoneux. La journée des agriculteurs débute, l’aventure des étudiants en sciences humaines, également. La localité de Braives est le point de rencontre de plus de quatre-vingt étudiants encadrés par une dizaine de professeurs. En cette douce matinée d’automne, le traditionnel Projet Collectif Vertical fait son retour annuel. Si la destination n’est pas inédite – les anciens se remémoreront, sans doute, leur visite en Hesbaye, il y a quatre ans – le concept a, radicalement, changé. Autrefois, le PCV consistait à élaborer une séquence de cours, sur base des recherches menées sur le terrain. Désormais, ce sont des articles de presse qui sont publiés. Plusieurs productions seront diffusées à travers le magazine « Imagine Demain Le Monde ». Un projet différent mais tout autant excitant. Autre singularité de ce voyage, les étudiants de troisième année en photographie accompagnent les sciences humaines, pour fournir des images susceptibles d’illustrer les productions écrites. Enfin, plutôt de se cantonner, exclusivement, dans une région, comme
ce fut le cas par le passé, le voyage 2014 propose un programme différent, avec une seconde partie de semaine dans le Pays de Herve. « De la fourche à la fourchette », c’est le nom qui définit au mieux le thème traité autour de la crise du lait.
Rencontres en tous sens
Plus d’une centaine d’étudiants se sont, donc, dispersés dans les alentours de Braives et de Charneux. De nombreuses rencontres ont rythmé les journées, de l’agriculteur solitaire aux coopératives, de l’artisan de bières à la propriétaire d’un gîte. Le mercredi, jour de transfert vers Herve, transite vers trois entreprises majeures de l’agriculture locale. Hesbaye Frost, Biowanze et l’impressionnante usine Joskin martelant l’acier pour former des bennes, des réservoirs et d’autres outils destinés à la culture. Chaque soirée était le moment d’échanger ses impressions, de structurer les premières informations et d’ébaucher la suite des opérations. Divisés en trois groupes de travail, les étudiants ont mené leurs recherches en verticalité. L’occasion pour les premières – qui n’ont que quelques jours de formation à leur actif – d’être chapotés par les deuxièmes et les troisièmes années. Le PCV, c’est aussi une entraide, où chacun apprend grâce à l’autre. Si la fin de semaine oblige les étudiants à quitter les photographes de Saint-Luc, ce n’est que pour mieux se retrouver. Le lendemain, nombreux étaient-ils à assister aux Rock Coteaux, organisés par leurs homologues de sciences humaines. De véritables liens se sont noués entre eux.
Journalistes en herbe
De retour dans les locaux du Saint-Victor, les étudiants entament l’écriture, toujours en verticalité. Quelques retours sur le terrain sont nécessaires pour peaufiner les investigations. Fin décembre, alors que les sapins de Noël se garnissent de guirlandes et scintillent, plus d’une dizaine d’articles émergent dans chacun des groupes. Par contrainte de pages, tous ne peuvent être présentés dans le magazine. Il faut procéder à une sélection aux modalités variées. Dans l’édition d’avril, quelques productions de sciences humaines alimenteront « Imagine Demain Le Monde » aux côtés de productions rédigées par des professionnels. L’occasion, pour les étudiants, de toucher à la profession de journaliste pas si éloignée de celle d’un enseignant. Ces productions, ainsi que celles qui n’ont pas de place dans le magazine, sont disponibles prochainement. Vous pourrez découvrir le fruit d’un travail étalé sur trois mois qui a suscité des surprises, formé de futurs enseignants et noué de liens d’amitié.
Julien Detroz, étudiant en troisième année